Crier Pleurer Penser un monde meilleur

Par où commencer ?

Nous ne nous connaissons pas

Tu es écrivain, je suis ingénieur.

Tu sais écrire je sais compter.

Nos façons de percevoir le monde et ce qui nous entoure sont sans doute très différentes mais notre propos est de nous accorder sur ce qu’est le monde indépendamment de notre façon de le percevoir et de le penser. La première question est donc de savoir si le monde est perceptible dans sa vraie nature à l’intelligence humaine. Et bien ma réponse est que sans doute non.

En effet la carte n’est pas le territoire. La représentation que nous nous faisons d’une chose n’épuise jamais la nature même de cette chose. Et la science, depuis une centaine d’année à bien compris cela. Le temps et bien loin ou Pierre Simon Laplace, alors qu’il expliquait les travaux de Leibnitz à Napoléon lui répondit, Dieu est une hypothèse dont je n’ai pas besoin, alors que l’Empereur lui demandait « Et Dieu dans tout cela » ?

Depuis la science à pris conscience qu’elle est par nature incomplète et incertaine aux limites. Allons-y dans de désordre : Les théorèmes de Goedel (1931) ont montré (en gros) que dans tout système au moins une proposition est indécidable. La mécanique quantique au début du XX em siècle démontre qu’a une échelle suffisamment petite le déplacement des particules n’a plus le même sens qu’à notre échelle mais que l’on ne raisonne plus qu’en termes de probabilité c’est l’équation de Schrödinger. Dans le même temps la relativité restreinte montre que le temps n’est pas uniforme et qu’il dépend de la vitesse relative des observateurs. La théorie du chaos fin XIXem puis milieu XXem siècle, elle, met fin à une certaine vision du déterminisme.

Cela étant la science fait preuve d’une transparence que l’on pourrait souhaiter dans beaucoup de domaines. Il n’en reste pas moins que, si la science connait ses limites et n’hésite jamais à remettre ses résultats en cause, ce dont elle est certaine peut être considéré comme effectivement certain.

Tu poses la question de savoir si ce qui est connu de la physique ici, sur la terre est vrai ailleurs ? Et bien la réponse et oui à coup sur. Et ceci pour plusieurs raisons.

La première est que notre terre, notre galaxie, notre amas local, ne présentent aucune particularité ni aucune position privilégiées dans l’univers. Rien qui permettrait de dire que quelque chose de particulier nous affecte. Bien sur si tu te poses la question de savoir si ton alter ego du système stellaire voisin (proxyma) voit la même chose que toi quand il regarde l’univers, la réponse est bien entendu NON !! Compte tenu de la distance qui nous sépare et de la vitesse de la lumière, si ses instruments d’observation  sont assez puissants, demain matin en regardant dans sa lunette, il verra s’écraser les Boeings sur le WTC à New York. Ce sera son présent alors que c’est ton passé. Laquelle des deux réalités est la bonne ? cela étant s’il observe attentivement la course de avions puis la chute des tours il constatera les mêmes lois de la gravité, ses instruments lui indiqueront la même température pour les flammes de l’incendie a l’unité de mesure près ( nous sommes en ° Celsius ou Fahrenheit ou Kelvin, lui sera en degrés Proximiens mais la conversion ne sera pas plus difficile)

La seconde raison est tout simplement que dans les équations qui régissent l’univers, il n’existe aucun terme qui fasse varier les lis en fonction du lieu ou elles s’expriment. Les lois que nous connaissons sont tout aussi facilement vérifiables par mesure à l’autre bout de l’univers que dans ta propre chambre. Tu apportes une calorie à un gramme d’eau sa température s’élève de un degré voila et sur Vénus c’est pareil. Mai tu me diras  qu’on a jamais envoyé personne faire la mesure sur vénus. Tu as raison mais on fait beaucoup mieux et beaucoup plus loin. Connaissant la puissance de rayonnement d’une étoile et observant le spectre d’émission du nuage de gaz qui l’entoure, sa température et connu et le tour est joué.

Tu poses la question de savoir ce que cela change de savoir si oui ou non le Boson de Higgs est une réalité. ET bien pour toi comme pour moi cela ne change strictement rien dans l’aspect pratique des choses. Le boson de Higgs était la dernière particule prévue par le modèle standard de la physique et pas encore observée. Ce boson, est celui qui est sensée conférer une masse aux particules auxquelles il est intégré. Excuses moi du peu. Mais ça c’est d’un point de vue purement technique. Sur un plan épistémologique, l’observation, si elle est confirmée sur Boson de Higgs, vient valider une conception purement théorique de la physique, qui aurait pu être tout aussi bien invalidée en cas de non observation. Mais rassures –toi, cette découverte, si elle est confirmée pose autant de question qu’elle n’en résout. En effet, cette confirmation viendrait valider tout un domaine de la physique, celle des hautes énergies où tout un tas de problème se pose par ailleurs.

On n’arrive pas à faire coucher ensemble la mécanique quantique et la relativité générale…. ! Il existe quatre forces fondamentales, interaction forte, faible, électromagnétique et gravitation. On arrive à unifier dans un même cadre les trois premières mais rien à faire pour la quatrième…. !!!  Observé à très grande distance l’expansion de l’univers semble s’accélérer comme s’il existait une force gravitationnelle de répulsion ou un  type de matière engendrant une gravitation négative, la matière noire…. Si le modèle standard est juste alors cette matière c’est quoi ? 9% de la matière dont on mesure les effet dans l’univers (y compris tout prés de nous, dans notre propre galaxie) est invisible : elle est où et à nouveau c’est quoi ?  Quelle est la nature du temps ? Tu vois les questions sont nombreuses et la réponse a chacune d’elle est capitale. Pas pour toi, ni pour moi. Peut-être pour nos petits enfants. De la même façon que ton grand père n’a pas été plus impressionné que ça en 1905 quand Albert a sorti sa gravitation retreinte. Et pourtant, sans cette loi, ton GPS ferait des erreurs de 200 KM pour aller de chez toi à la boulangerie….

Je suis fatigué, je reprendrai demain sur la relation entre savoir et croire….

Bonne nuit